Ancien Camp pour Réfugiés de La Linière
Grande-Synthe, France.
02/2024
Je m'appelle Maryan, j'ai 23 ans et je suis étudiant en Master 1 à La Sorbonne où j'étudie le monde anglophone, j'intègrerais l'an prochain le Master 2 journalisme bilingue français/anglais. J'ai pour ambition de faire carrière dans le Photojournalisme et le Photoreportage. J'écris actuellement, dans ce cadre, un mémoire sur le Photojournalisme à travers les parcours migratoires.
Je viens de Grande-Synthe, petite ville de la banlieue Dunkerquoise situé sur la côté d'Opale, dans le nord de la France. Car situé face aux côtes anglaises et à quelques kilomètres seulement de la ville de Calais, cette zone géographique est depuis longtemps un objectif très important pour toutes les personnes migrants vers le Royaume-Uni. De ce fait, j'ai depuis mon plus jeune âge observé la présence de ces nombreuses personnes venant majoritairement du Proche et Moyen-Orient, mais également d'Afrique et plus récemment d'Ukraine. J'ai très souvent eu l'occasion d'interagir et d'échanger avec ses personnes venus au péril de leur vie depuis l'autre bout du monde. Mon humanité m'a toujours poussé à vouloir comprendre les raisons de leur exil et à simplifier leur nouvelle vie.
Je me suis cependant vite rendu compte que cette compassion n'était pas toujours une valeur commune. En effet, nombreux sont les français qui ne tarissent pas d'insultes basées sur des stéréotypes ou bien de simples ragots créés de toute pièce par ces personnes xénophobes et racistes. Toutefois, mon humanité et ma compassion ne se limite pas aux personnes du tiers-monde mais bien à tous les humains de notre monde. C'est donc pour cela que ma démarche à pour but d'informer, de confronter, de choquer, d'ouvrir les yeux mais aussi les esprits de ces gens qui apportent bien souvent un jugement inhumain sur des personnes donc ils ne savent absolument rien.
Dans cette courte série de photographies. je me suis rendu dans l'ancien camp humanitaire de La Linière dans la ville de Grande-Synthe où j'ai toujours vécu. Ce camp fut crée avec l'appui et le soutien de l'ancien Maire Damien Carême. Il fut malheureusement ravagé par un incendie il y a maintenant 7 ans dans des raisons encore assez floues. Des centaines de personnes furent forcées de retourner à la rue, construire des baraquements de fortunes ou bien poser leur tentes - bien trop souvent inadaptées aux conditions climatiques du Nord - dans des zones boisées, le long de chemins de fer, de routes départementales ou encore sous des ponts.
Vous pouvez donc voir dans cette série des affaires personnelles abandonnées sur place par ses centaines d'hommes, de femmes, mais aussi d'enfants qui durent abandonner leur jouet, leur peluche, ou parfois meme leur sous-vêtement.
L'objectif de cette démarche n'est pas de provoquer de la culpabilité chez vous, mais de la compassion, de la compréhension et de l'humanité. Des valeurs on ne peut plus humaines qui se font pourtant parfois bien trop rare.
Un jour, j'espère à travers mon futur métier, avoir la chance de partir dans ces zones lointaines afin de vous montrer également la raison qui fait fuir ces peuples, la raison pour laquelle ils se réfugient ailleurs. Alors retenez ce terme, ces gens ne sont pas des migrants, ils sont des réfugiés. Ils ne sont pas des afghans, des kurdes, des syriens etc, ils sont des êtres humains qui méritent autant dans leur vie que vous.
